13 - Caractéristiques du CIE-RGB 1931

On peut résumer toutes les étapes de la modélisation que nous avons vues dans l'article précédent dans un tableau récapitulatif.



1 - Espace colorimétrique des spectrales ou espace RGB ?


 Pour respecter la démarche des développeurs qui ont préféré estomper le rôle des primaires RGB, on ne tient compte ici que des composantes trichromatiques R, G et B liées aux primaires.



Ligne 1 - La luminance de la fonction V est la luminance réelle à atteindre.
Ligne 2 - Les fonctions colorimétriques correspondent aux couleurs perçues par l'observateur.
Ligne 3 - Les coefficients de luminance permettent de matcher la fonction V en pondérant les fonctions colorimétriques.
Ligne 4 - La luminance perçue par l'observateur tente d'imiter celle de la ligne 1.

On en déduit que l'espace CIE-RGB décrit en fait un autre espace sans les attributs du RGB traditionnel. Le point blanc d'égale énergie ne provient pas de l'espace RGB. Il provient du "stimulus space". En effet il  est décrit dans la luminance perçue qui pour imiter la luminance de V a besoin que toutes les spectrales soient d'égale énergie.

Notez bien que les coefficients de luminance ne sont pas représentatifs de la luminosité des primaires RGB. Des primaires, on utilise la position spectrale, mais on se passe de leur luminosité ainsi que de leur radiance. D'autre part, ces coefficients sont obligatoirement des valeurs relatives puisqu'ils expriment les valeurs relatives portées par la "fonction d'efficacité lumineuse spectrale relative V(λ)" dans la valeur maximum est 1. Donc, on ne peut pas écrire dans ce tableau que la luminance du blanc est égale à la somme des coefficients = 5,6508.  La luminance du blanc est strictement égale à 1. [1]

Pour ceux qui n'aiment pas les équation ou les tableaux, on peut présenter un résumé du modèle CIE-RGB sous la forme d'un graphique plus parlant :



Le stimulus space est défini par des composantes trichromatiques comme une suite de spectrales. Si les couleurs spectrales sont projetées dans le plan du triangle de Maxwell, elles sont alors définies par des coordonnées r + g + b. Ces coordonnées trichromatiques privent les couleurs de l'information de luminosité. Par contre si on fait intervenir les coefficients de luminance (normalisés aux dimensions des coordonnées); alors la luminosité peut être décrite, notamment la ligne de luminance nulle.

2 - La quatrième résolution de 1931


Lors du congrès du 18 septembre 1931 qui se tint à Cambridge, Angleterre, pour entériner le modèle CIE-1931, la CIE prit cinq résolutions dont la quatrième qui devait faire accepter le système de luminance introduisant la fonction V(λ) et définissant une ligne de luminance nulle recevant les primaires X et Z autant dire que c’était la décision centrale de ce congrès. Le contenu de cette quatrième résolution est plus ou moins celui développé dans cet article. Wright nous rapporte que pratiquement personne dans l’assistance ne réalisa dans le détail la signification réelle du positionnement de cette zone de luminance nulle et ce modèle d'égale énergie alors que les primaires RGB contredisent cela [2]. La résolution fut immédiatement adoptée sans soulever aucune remarque !

Notes :

[1] Une grande partie de la littérature officielle a tendance à simplifier cet aspect important en ramenant la luminance aux coefficients de luminance. Deann  Judd - Reduction of data on mixture of color stimuli - p. 522

 [2] Wright, William David (2007). "Golden Jubilee of Colour in the CIE—The Historical and Experimental Background to the 1931 CIE System of Colorimetry".


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